Ton système nerveux, les compulsions et la sortie des régimes : pourquoi le temps ne suffit pas ?
« Ton système nerveux ne guérit pas simplement avec le temps. Il guérit quand il vit suffisamment d’expériences sûres pour être persuadé que… c’est terminé maintenant. »
Cette phrase résume à merveille le défi principal après des années de régimes et de restriction alimentaire.
Beaucoup de personnes pensent que décider d’arrêter les régimes ou de se lancer dans l’alimentation intuitive suffit pour retrouver une relation apaisée avec la nourriture. En réalité, la situation est bien plus complexe. Ton système nerveux enregistre chaque expérience de restriction, de compulsion, de honte ou de peur, et il garde ces informations comme des signaux de danger.
Résultat : même si tu te dis « maintenant je mange ce que je veux », ton corps ne te croit pas encore. Il a besoin de preuves répétées pour se sentir enfin en sécurité.
Dans cet article, nous allons explorer en profondeur :
pourquoi ton système nerveux joue un rôle central dans ta relation avec la nourriture ;
comment la restriction (même volontaire) crée un climat d’insécurité qui peut déclencher des compulsions ;
et surtout, comment tu peux fournir à ton corps les expériences rassurantes dont il a besoin pour guérir durablement.
Quand la nourriture devient une source de stress
Après des années de régimes, ton corps a peut-être appris que l’alimentation n’était pas sûre.
La restriction volontaire (choisir de manger moins, peser ses aliments, suivre des règles strictes) peut être vécue par ton système nerveux comme une insécurité alimentaire. Même si tu as toujours eu un frigo plein, ton cerveau enregistre : « attention, il n’y a pas assez de nourriture disponible ».
Les compulsions alimentaires, à l’inverse, peuvent elles aussi être vécues comme une menace. La présence de nourriture, combinée à la peur de “perdre le contrôle”, active des signaux de danger.
Dans les deux cas, ton système nerveux associe manger = danger.
Cela crée un stress constant, qui renforce le cycle restriction → compulsion → culpabilité.
Le rôle du système nerveux dans la régulation alimentaire
Le système nerveux autonome fonctionne comme une alarme de sécurité. Son rôle est de détecter si tu es en sécurité ou en danger.
Quand il perçoit la sécurité, il active la digestion, te permet d’écouter ta faim, de ressentir la satiété et de savourer les aliments.
Quand il perçoit une menace, il passe en mode alerte (stress, hypervigilance) ou en mode shutdown (déconnexion, engourdissement). Dans ces états, il devient très difficile d’avoir une relation sereine à la nourriture.
C’est pour cela que le simple fait de “savoir” que tu peux manger librement ne suffit pas. Ton système nerveux ne se régule pas avec des pensées logiques. Il se régule avec des expériences répétées de sécurité.
Pourquoi le temps ne suffit pas ?
Tu as peut-être déjà entendu : « Il faut juste du temps pour guérir. »
En réalité, le temps seul ne change rien si ton système nerveux ne vit pas d’expériences nouvelles et sécurisantes.
Imagine une alarme incendie qui a sonné tous les jours pendant des années.
Le fait que tu dises « il n’y a plus de feu » ne suffit pas à la convaincre.
Elle a besoin de preuves concrètes pour arrêter de déclencher son signal.
Ton corps fonctionne exactement de la même façon.
Tant qu’il n’a pas vécu assez de repas sûrs, réguliers et sans culpabilité, il continue de se méfier et de rester en alerte.
Je m’appelle Diyae et je suis diététicienne psycho–comportementaliste, certifiée en Alimentation Intuitive ! Mon objectif ? T’aider à apaiser ton alimentation afin de manger mieux loin de toute injonction à la minceur !
Si tu souhaites discuter de toi, de ton histoire avec la nourriture et de tes objectifs, je te propose de réserver un appel découverte offert (sans engagement bien sûr) !
Fournir des preuves concrètes à ton corps
Si tu te sens bloqué·e dans ta progression en alimentation intuitive, ce n’est pas un manque de volonté. C’est souvent parce que tu n’as pas encore fourni à ton système nerveux assez de preuves répétées de sécurité.
Ces preuves, tu peux les créer à travers différents gestes du quotidien !
Par exemple :
Nourrir ton corps régulièrement
- Répondre à tes besoins dès qu’ils se présentent.
- Ne pas attendre d’avoir “mérité” de manger.
- Stabiliser ton corps avec un rythme régulier de repas et de collations.
Remettre en question tes interdits alimentaires
- Tant qu’un aliment est perçu comme “interdit”, le manger peut sembler être une transgression.
- Chaque fois que tu manges un aliment “diabolisé” sans culpabilité, tu envoies une preuve de sécurité à ton système nerveux.
Ne plus rechercher la perte de poids
- Associer chaque repas au calcul des calories ou au choix de “l’option la moins calorique” maintient ton système nerveux en alerte.
- Manger devient alors une évaluation, pas un moment de soin.
Créer un cadre non-jugeant
- Observer tes pensées et remplacer les jugements automatiques par de la curiosité et de la bienveillance.
- Par exemple, transformer “j’ai trop mangé, je suis nulle” en “mon corps avait besoin de plus aujourd’hui, j’observe ce que ça me fait”.
Zoom sur les interdits et jugements alimentaires
Il y a une grande différence entre ces deux pensées :
« Je vais manger un cookie parce que j’adore ça et que ça va me faire du bien. »
« Je vais manger un cookie même si c’est blindé de sucre. »
Dans le premier cas, ton corps reçoit un message positif et sécurisant.
Dans le second cas, la nourriture reste associée à la culpabilité et au danger.
Tant que tes pensées sont dichotomiques (bien/mal, sain/mauvais), chaque aliment mangé en dehors des “règles” est vécu comme une transgression. Et chaque transgression active une menace dans ton système nerveux → ce qui peut renforcer les compulsions.
Pourquoi ce n’est pas si simple ?
Créer un climat sécurisant sur le long terme – dans ton assiette, dans tes pensées et dans tes émotions – n’est pas simple.
Pourquoi ?
Parce que c’est souvent un 180° par rapport à tout ce que tu as appris depuis des années :
-
les discours pro-régimes,
-
les injonctions à compenser,
-
la moralisation des aliments,
-
la glorification de la perte de poids.
Tout ton environnement social et culturel peut continuer à envoyer des signaux de menace (commentaires sur ton assiette, ton poids, ton apparence).
C’est pour cela que le chemin de guérison demande du courage et beaucoup de répétitions bienveillantes.
Un conseil : N’hésite pas à demander de l’aide
Par où commencer pour rassurer ton système nerveux au quotidien ?
Pour apaiser le lien entre ton système nerveux et les compulsions, voici quelques pistes pratiques :
Prendre des repas réguliers même si tu n’as pas encore faim. Cela envoie un signal de sécurité.
Retirer la moralisation des aliments : utiliser un langage neutre (un cookie est un cookie, pas une faute).
Respirer profondément avant un repas pour activer ton état de sécurité (ventral vagal).
Pratiquer la pleine conscience : manger lentement, noter les sensations, accueillir le plaisir.
T’entourer de personnes soutenantes qui ne jugent pas ta manière de manger.
Célébrer chaque petit pas : chaque repas pris sans culpabilité est une victoire pour ton système nerveux.
En conclusion, sortir des régimes et guérir de la relation troublée à la nourriture n’est pas une question de volonté ou de temps.
C’est un processus physiologique et émotionnel qui implique ton système nerveux.
Ton corps doit vivre, encore et encore, des expériences de sécurité pour être convaincu qu’il n’y a plus de danger.
Chaque repas régulier, chaque aliment savouré sans culpabilité, chaque pensée bienveillante est une brique qui reconstruit ta confiance intérieure.
Alors si tu te sens bloqué·e, rappelle-toi : ce n’est pas toi qui échoues. C’est juste que ton système nerveux attend d’être rassuré. Et tu as le pouvoir de lui offrir, pas à pas, les preuves dont il a besoin.
Je m’appelle Diyae et je suis diététicienne psycho–comportementaliste, certifiée en Alimentation Intuitive ! Mon objectif ? T’aider à apaiser ton alimentation afin de manger mieux loin de toute injonction à la minceur !
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